Les lacs de Vens


Trajet auto

Nous précisons l'itinéraire d'accès depuis Barcelonnette, et depuis Nice.

De Barcelonnette, on gagne Jausiers (7kms, 5mn). De là, on monte le Restefond-La Bonette, on atteint le sommet en 22kms (environ 1/2 h). On redescend pendant une quinzaine de kilomètres, on traverse un pont de fer sur le Salso Moreno, on entre au lieu-dit "Le Pra", et on gare à gauche, sur un petit parking.
Au total, 44kms, 3/4 d'heure de route.

De Nice, on prend la plaine du Var, on tourne à droite en direction de St Sauveur sur Tinée (qui est aussi la direction des stations d'Auron et Isola). On dépasse St Sauveur sur Tinée, puis le village d'Isola, puis le village de St Etienne de Tinée. On continue, on laisse sur notre gauche le joli village de St Dalmas le Selvage. On monte le Restefond-La Bonette. Un panneau à droite indique un premier point de départ pour les lacs de Vens, on ne s'y arrête pas (si l'on est à deux voitures, on pourra en laisser une là, voir le descriptif de la partie pédestre). Un bon kilomètre plus loin, on entre dans le hameau du Pra (panneau de lieu-dit). On gare alors la voiture au parking à droite.
Au total, une centaine de kilomètres, environ 1h3/4 de route.


Trajet pédestre

On est à l'altitude de 1700m.
La balise 32 indique la direction des lacs de Vens. On monte pendant environ 50 minutes en lacets, dans un paysage plutôt rocailleux mais aussi, contrairement au point de départ, avec de jolis mélèzes (il faut dire que l'emplacement du point de départ est régulièrement bouleversé par les crues violentes du Salso Moreno, qui mettent d'ailleurs en péril le hameau du Pra).
Petit point d'eau à mi-hauteur.
On débouche ensuite sur un replat (plateau de Morgon), recouvert de belles prairies et de mélèzes. A la belle saison, on y trouve un grand nombre d'espèces différentes de papillons.
Le plateau de Morgon est traversé en une vingtaine de minutes.
Devant nous, la pointe du Quartier (les lacs de Vens sont derrière elle). Au fond, les aiguilles de Tortisse, littéralement cisaillées dans la montagne. On atteint la balise 33 qui confirme que l'on est dans la bonne direction. Le sentier redescend quelques minutes, puis repart en une pente modérée qui conduit jusqu'à la maison forestière de Tortisse, en l'occurrence, deux petites maisons fermées (environ 2h de marche depuis le départ). A noter une petite fontaine. On est en contrebas des aiguilles de Tortisse, à 2250m d'altitude. Juste aux pieds de ces aiguilles, de curieuses formes rocheuses tourmentées. Apparaissent fugitivement, à droite, quelques sommets (ruines de Fort Carra notamment).

Guère après la maison forestière se trouve la balise 34, où le chemin se coupe en deux: à droite, la direction des lacs des Vens, que l'on prend, et à gauche, la montée au col du fer, alternative possible.
On prend à droite, on s'élève en lacets pendant une petite demi-heure et on atteint un passage en crête, point de vue panoramique sur les sommets de Haute Tinée et du Haut Var. On est à l'altitude de 2422m.
On longe la crête durant une dizaine de minutes, jusqu'à la balise 24 qui propose une descente vers le gué de Vens (que l'on ne prend pas), et un accès au lacs et refuge de Vens. On choisit naturellement cette deuxième option, apparaît alors le magnifique lac supérieur de Vens. En appuyant à droite, on voit un deuxième grand lac, juste en dessous, et on rejoint la courte partie séparant ces deux lacs. On continue alors à monter, cette fois en longeant un sentier en rive du lac supérieur. Au dessus du lac, une cascade, un torrent tumultueux, et le coquet refuge de Vens. Ouvert l'été, apparemment gardé par une oie (mascotte du refuge ?), on peut s'y restaurer. Juste derrière le refuge, la balise 27 du conseil général, et le sentier qui redescend du col du fer. Il faut au total compter environ trois heures pour parvenir à ce refuge.

Du refuge, tourné vers le lac, on fait face aux magnifiques ruines de Fort Carra (très bel arrière plan). A notre gauche, l'imposante masse du Ténibre. Lac et refuge s'inscrivent dans un paysage de pelouses alpines.

Au retour, on longe à nouveau le sentier bordant à droite le lac supérieur, puis on continue, en longeant cette fois un deuxième lac, un peu moins grand que le supérieur. Le paysage est toujours grandiose.
Après le deuxième lacs, la surverse dévale en une jolie cascade dans deux petits lacs jumeaux. A noter que les lacs de Vens s'alimentent tous mutuellement par le même torrent bouillonnant, contrairement à d'autres séries de lacs (Millefonts, Prals) qui sont mutuellement isolés, et plus stagnants.

Ces petits lacs jumeaux ne manquent pas de charme. Des mélèzes viennent en agrémenter le tour.
A la fin du deuxième lac (le sentier est toujours en rive droite), la balise 26 du conseil général. Deux panneaux de bois, un sur le sentier dont on vient, un sur le sentier qui lui fait suite ("Chemin de l'énergie, Lac-refuge de Rabuons"). Il y a pourtant un troisième chemin, exactement au dos du panneau, sur lequel ne pointe aucun panneau. C'est pourtant ce chemin que l'on va emprunte pour rentrer. Cependant, avant de l'emprunter, on fait un aller-retour, en suivant le sentier de l'énergie, pour aller voir le dernier des lacs de Vens, dont la rive droite a la forme d'oreilles de chat. C'est le lac le plus tranquille de la série, le plus sauvage; à ne pas manquer.

De retour à la balise 26 (cad une bonne heure après notre départ du refuge de Vens), on emprunte le sentier évoqué ci-dessus. Il descend en périphérie droite du vallon de Vens (en s'écartant par moments, on peut voir dévaler ce beau torrent, entre deux falaises rocheuses). Le sentier est dans un joli couvert de mélèzes; il est un peu accidenté, ce qui fait que les enfants très jeunes où les personnes n'ayant aucune expérience de la marche en montagne peuvent être perturbées. Il n'y a cependant aucun danger, et la seule autre alternative serait de remonter à la balise 24 pour redescendre vers le gué de Vens, sur un sentier monotone et en plein soleil !

Ce sentier accidenté rejoint en une demi-heure la balise 22 (qui, à l'instar de la balise 26, ignore royalement le sentier pourtant bien tracé d'où l'on vient).
On continue à descendre, on a alors une vue exceptionnelle sur l'intégralité de la descente vertigineuse du torrent de Vens.
Au terme de presque une heure de descente, devenant de plus en plus fastidieuse, on passe de la balise 26 à la balise 21, en bordure d'une route de terre. On tourne alors à droite, longeant cette route de terre. En 10mn, on est au terminus autorisé des véhicules. En 5mn supplémentaires, on est à la route goudronnée du col de Restefond, hélas, environ 1,5km plus bas que là où l'on était parti. On rejoint ce point de départ en remontant la route goudronnée pendant une bonne vingtaine de minutes. Il est évidemment assez désagréable d'avoir à faire 150m de dénivelé à la fin de sa rando; si l'on est à plusieurs voitures, on aura pu en laisser une à cet endroit (voir itinéraire auto). Si l'on a qu'une voiture, mais que l'on randonne à plusieurs, un courageux se chargera de remonter seul la route et ira généreusement rechercher ses collègues qui l'auront attendu à l'ombre.

Au total, 750m de dénivelé, 900m si l'on ajoute la portion de route terminale.

Les lacs de Vens constituent une rando extrêmement classique du Mercantour; quasiment tous les livres et guides parlant de cette région la conseillent. Cette réputation n'est pas usurpée: cette rando est effectivement une des toutes plus belles que l'on puisse faire dans les Alpes.

Suivant les guides, on trouvera certaines variantes intéressantes par rapport à l'itinéraire proposé ici. Par exemple, on pourra faire un crochet par le col du fer, si l'on a du temps, et si le temps le permet. On pourra aussi, après le dernier lac de Vens, pousser jusqu'au lac des Babarottes (cafards).

A noter que le col du fer était un lieu d'exploitation de ce minerai par les ligures, plusieurs siècles avant notre ère. Les romains ont à leur tour exploité diverses mines dans les environs (fer, plomb, cuivre). Vu l'altitude, on devine combien le travail d'extraction et de transport devait être pénible.

A noter que les mois de juin et juillet sont assez bien adaptés à cette rando, car les torrents sont alors bien alimentés par la fonte des neiges.


Après la rando

Si l'on vient de Nice, alors, ne pas manquer de monter en voiture la quinzaine de kilomètres qui sépare du sommet la Bonette. La montée s'effectue dans un paysage d'alpages (bien, mais sans plus), on longe des ruines d'habitations et de fortifications, commentées par des panneaux d'information. A l'approche du crépuscule, on voit énormément de marmottes, certaines traversant même la route imprudemment juste devant les voitures.

Au sommet, une petite boucle permet de faire le tour de la cime de la Bonette. En 5mn, on grimpe à une table d'orientation d'où l'on a un panorama exceptionnel: Queyras, Ubaye, Haut-Verdon, préalpes de Digne,... A ne pas manquer. La rareté d'un tel point de vue s'explique par l'altitude où l'on se trouve: 2862m, soit plus que le col du Galibier, de l'Iseran ou de la Croix de Fer. Je ne connais aucune autre route goudronnée qui dépasse les 2800m en Europe (merci de m'écrire si vous en connaissez une).

Si vous avez vraiment du temps, alors, une alternative est de redescendre sur Barcelonnette et de rentrer à Nice par le très beau col de la Cayolle et le Haut Var (partie de la route des Grandes Alpes), ou encore par le col d'Allos et le Haut Verdon.

En Haute Tinée, au pied de la route de la Bonette, se trouve le joli village de St Dalmas le Selvage, d'où se détache une route partant dans le bois de Sestrières, puis atteint le refuge homonyne et continue de façon non goudronnée jusqu'au col de la Moutière (attention, la route est fermée en hiver et une bonne partie du printemps).
La forêt de Sestrières est très belle, un peu comme son penchant côté Haut Var (voir rando au col de Sanguinière). Mais à la différence de la forêt de Sanguinière, plantée à la fin du XIXème siècle, la forêt de Sestrières compte des arbres multiséculaires. A l'automne, elle est d'une beauté extaordinaire, la route disparaissant sous les aiguilles de mélèzes. Ne pas manquer, depuis le refuge de Sestrières, la vue sur le sommet marbré de neige de Sanguinière, en arrière plan d'une forêt flamboyante: inoubliable.
A noter que le col de la Moutière permet, à l'instar du Restefond-La Bonette, de basculer de Tinée en Ubaye, mais la route empierrée est très inconfortable. L'idée de la goudronner et de l'utiliser en remplacement de la Bonette serait, d'un point de vue routier, tout à fait intéressant (plus basse, la route serait plus courte et moins enneigée que celle de la Bonette). Par contre, du point de vue esthétique, cela serait un véritable cauchemar. Souhaitons que St Dalmas le Selvage et la forêt de Sestrières restent longtemps à l'écart des aménagements routiers.


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