Les lacs de Gialorgues,
le col de Roche Trouée
Trajet auto
De Nice, on passe à St Sauveur sur Tinée, puis Isola, puis St Etienne de
Tinée, et on continue dans la direction de Jausiers et Barcelonnette, par le
col de la Bonette-Restefond.
Environ 5 kms après St Etienne de Tinée, on laisse sur la droite la direction
de Jausiers et on prend à gauche, vers St Dalmas le Selvage (que l'on atteint
au bout de 3kms).
On continue dans la direction de Jausiers (cette fois, le panneau désigne
un itinéraire passant par le col de la Moutière, dont la redescente côté
Ubaye est d'ailleurs sur une route non goudronnée).
On traverse un pont, guère après, on laisse à droite la montée vers Sestrières
et Jausiers, et on tourne à gauche. La balise 66 du conseil général précise
qu'il s'agit de la direction du refuge et du col de Gialorgues.
On évolue alors sur une route non goudronnée. Bien l'état de la chaussée ne
soit pas catastrophique, on ne peut cependant jamais prendre un peu d'allure
car il y a de fréquents cassis, des rigoles de passage de l'eau de pluie:
obligation de rouler au pas sur ces cassis, sous peine de toucher le sol.
Dans le fond, Fort Carra et ses remparts, montagne la plus remarquable
de l'endroit, et but principal de la randonnée.
On dépasse la balise 72 qui confirme notre direction.
Après presque 5 kilomètres de route empierrée, on passe à côté d'un parking;
guère après se trouve la balise 73 qui est le point de départ de la partie
pédestre. On gare à ce niveau (quelques places au bord, sinon, retour au
parking).
Au total, envrion 105kms, 1h50 de route dont 20mn sur la portion non goudronnée.
Trajet pédestre
La balise 73 indique la direction que l'on va suivre:
"Refuge de Gialorgues. Non gardé. 1h15. Col de Gialorgues. Estenc".
Très vite, on dépasse un panneau indiquant que l'on entre dans le Mercantour
et on suit un sentier qui monte assez bien dans un joli sous-bois de
mélèzes (dont certains ont visiblement plusieurs siècles).
Après une petite demi-heure de montée, la pente s'adoucit nettement tandis
que les arbres deviennent clairsemés. On passe à côté des ruines de quelques
maisons puis on s'approche progressivement de la rive gauche du torrent
et on se met à la longer (les rives gauche et droite d'un cours d'eau se
déterminent relativement à son sens d'écoulement; le torrent est donc ici à
notre gauche).
Les arbres disparaissent pour laisser place aux pelouses alpines.
On débouche alors sur une zone de siagnes (herbes aux teintes brun-rouge),
on continue un peu à monter puis on découvre légèrement en contrebas
le refuge de Gialorgues.
Au total, environ une heure de marche.
Il y a en fait deux bâtisses (une récente en bois, une ancienne en pierre au toit de tôle); un panneau indique "Attention chien méchant".
On quitte alors le chemin pour monter à gauche perpendiculairement, au jugé.
On ne tarde pas à croiser un sentier vaguement tracé, qui nous conduit
au Clot Jacquin: petite bâtisse en pierre au toit de bois, grosses
flaques entourées de siagnes (avec des linaigrettes), rocher à l'allure
météoritique (au total, environ 20 minutes depuis le refuge).
On dépasse, puis on monte en appuyant un peu à gauche, et on débouche devant
un des lacs de Gialorgues (celui en forme de 8, d'altitude médiane entre
les deux autres).
Le lac paraît tout à fait décevant: ton grisâtre, végétation courant à sa surface. Les pelouses autour du lac sont franchement dégoûtantes, la pelouse alpine est considérablement endommagée par le surpâturage des moutons. On tourne à gauche de façon à atteindre une extrémité du lac. De là, on aperçoit d'en haut le lac inférieur de Gialorgues, beaucoup plus joli, et en enfilade, encore plus bas, deux autres lacs près du sentier de Gialorgues (le lac de Privola, et un lac anonyme). Ces lacs seront l'objet de l'itinéraire du retour; pour l'instant, on monte en écharpe derrière le lac (quelques cairns), le lac prend de plus belles couleurs (car il ne reflète plus la roche grise, mais le ciel bleu). Au loin, quelques hauts sommets italiens enneigés dépassent légèrement. On atteint rapidement le dernier des lacs de Gialorgues; c'est le plus grand et le plus beau (là encore, ses coloris s'améliorent à mesure qu'on le contourne). Il est planté dans un décor extraordinaire, au pied de la ligne de fortification de Fort Carra; de droite à gauche, une grande tour ronde, un donjon carré ("Carra"), puis une ligne de remparts qui se désagrège progressivement et se termine en un chaos de roches déchiquetées. Rarement l'érosion réalise-t-elle de tels découpages, ménageant les empilements de roches, les trous et les entailles dans la montagne de grès (du flysch plus précisément). Les sons montant de la vallée se répercutent sur la paroi tandis que le vent siffle en se frayant un passage.
Presque à l'extrémité nord du lac, un sentier se dégage en direction du col de Roche Trouée. Quelques cairns nous conduisent rapidement jusqu'à une zone d'entassement chaotique de blocs rocheux, au pied de vastes éboulis (en face et à gauche). Un cairn un peu particulier sert de mémorial: petite croix de bois, fleurs artificielles. Juste avant ce petit mémorial, le sentier oblique nettement à droite puis monte en lacets jusqu'au col (quelques balises de peinture rouge viennent seconder les cairns). Au total, en environ un bon quart d'heure, on atteint le col de la Roche Trouée. A noter un plus grand nombre de fleurs, malgré l'altitude; c'est pour elles un domaine inaccessible aux destructeurs troupeaux de moutons. On surplombe le lac; quelques sommets supplémentaires apparaissent au loin (mais la vue change guère). De l'autre côté, on découvre le vallon sauvage de Sanguinière. Mais le plus remarquable est la vue sur Fort Carra; ne pas manquer de se déplacer sur la crête, même si le sentier est un peu accidenté. En allant à gauche, on a une vue d'enfilade remarquable sur la ligne de rempart. En allant à droite, on rejoint la zone où les roches sont les plus tourmentées.
Au total, on est passé d'un peu moins de 2000m à 2583m, en 2h15/2h30. A noter que le col de Roche Trouée n'est pas mentionné sur la Didier Richard (mais figure sur l'IGN Top 25 Haute Tinée 1 Auron).
De retour, on rejoint le lac supérieur, puis le lac médian. De l'extrémité sud de celui-ci, on descend vers le plus bas des lacs de Gialorgues (sentier vaguement balisé par des cairns). La forme du dernier lac n'est pas sans rappeler celle de la Corse. Les pelouses autour sont accueillantes.
On continue à descendre vers le sud, en longeant les cairns (dont quelques-uns sont de belle taille), au milieu des sifflement des marmottes (et de leur course vers un abris). On rejoint le sentier de Gialorgues au niveau du lac anonyme, en le dépassant, on trouve très rapidement le dernier lac de la série, celui de Privola, aux bords colorés par les trèfles roses des terrains à tendance siagneuse. Dans le fond apparaît nettement le col de Gialorgues.
On rejoint en 1/4 d'heure le refuge de Gialorgues; le retour au point de départ de la rando réclame alors une heure supplémentaire.